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La FGTB Intérim tire la sonnette d’alarme. À travers notre campagne, nous donnons une voix aux nombreux travailleurs et travailleuses qui, pour diverses raisons, travaillent ou ont travaillé en permanence avec des contrats intérimaires.

 

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Mais qu'en pense l'intérimaire?

Plus de 600 travailleurs et travailleuses ayant travaillé comme intérimaires pendant un an ou plus ont récemment répondu à l'enquête de la FGTB Intérim. Les questions portent sur l'expérience concrète de ces travailleurs intérimaires qui ont été confrontés à de longues périodes de travail intérimaire.

Pendant combien de temps ont-ils travaillé dans le cadre d'un contrat intérimaire ? Était-ce principalement avec le même utilisateur ? Ont-ils rencontré des problèmes à ce moment-là ?

Constatation frappante : des périodes prolongées d'emploi « temporaire » dans le cadre d'un contrat intérimaire se produisent dans un grand nombre de secteurs et sont souvent imposées aux travailleurs concernés sans qu'ils le veuillent. En outre, on peut s'interroger sur les raisons qui poussent à employer ces travailleurs sous contrat temporaire pendant une période aussi longue.

 

Souvent, elle ne s'arrête pas à 1 an

Près de 50% des personnes interrogées ayant plus d’un an d’expérience avec le travail intérimaire, ont principalement travaillé sous contrat intérimaire pendant une période comprise entre 1 et 3 ans.

Ces périodes sont parfois interrompues de temps à autre par du chômage temporaire ou quelquefois par un contrat de durée déterminée, mais il s’agit essentiellement et principalement de contrats intérimaires.

Environ 30 % des personnes interrogées ont travaillé entre 3 et 5 ans sous contrat d'intérim. Et plus de 15 % ont au moins 6 ans d'emploi intérimaire au comptoir.

Contrats intérimaires

Un large éventail de secteurs - mais avec des valeurs aberrantes

Le travail intérimaire est principalement effectué dans la même entreprise parmi les répondants ayant une longue expérience du travail intérimaire. Il n'est donc pas toujours vrai que les intérimaires ne travaillent dans la même entreprise que pour une courte durée.

En fait, certains intérimaires sont employés dans la même entreprise pendant si longtemps qu'ils y travaillent de manière plus « fixe » que leurs collègues sous contrat fixe.

Les entreprises qui emploient des travailleurs temporaires pendant de longues périodes se trouvent un peu partout, mais certains secteurs sont à l'avant-garde :

1. Le transport et la logistique
2. Le commerce de détail et de gros
3. Alimentation et boissons
4. Télécommunications
5. Chimie (chimie et pharmacie)

Dans le top 10, on trouve également la finance, la métallurgie, les soins de santé, le marketing et les médias, ainsi que les services publics.

Certains secteurs importants se situant juste en dehors du top 10 sont l'hôtellerie, le nettoyage et la construction.

Secteurs

Pas de choix propre

Plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré avoir commencé un travail temporaire afin d'obtenir un contrat fixe (CDI). De même, plus de la moitié des personnes interrogées ont mis fin à un emploi temporaire de longue durée en raison d'un contrat fixe - souvent dans une autre entreprise.

Plus d'une personne interrogée sur cinq a justifié le recours à l'intérim par le fait qu'elle ne trouvait que peu d'autres emplois convenables. Moins d'un travailleur intérimaire de longue durée sur dix ne veut ou voulait pas un contrat fixe.

Pas de choix

Le travail intémaire peut entraîner des problèmes

Le travail intérimaire est une relation de travail complexe entre le travailleur intérimaire, l'agence d'intérim et l'entreprise d'affectation. Par conséquent, les choses peuvent parfois mal tourner pendant l'emploi. 4 répondants sur 10 ayant un an ou plus d'expérience ont déjà rencontré des problèmes ou des conflits au cours de leur emploi dans le cadre de contrats d'intérim.

L'endroit où se produisent la plupart de ces problèmes semble être principalement l'entreprise où les personnes commencent à travailler en tant qu'intérimaires. Néanmoins, un quart des problèmes surviennent également chez l'employeur, en d'autres termes, l'agence d'intérim.

Conflits

On n'obtient pas toujours ce à quoi on a droit

Les travailleurs intérimaires ont en principe les mêmes droits que leurs collègues sous contrat à durée indéterminée. Pourtant, 7 répondants sur 10 ont déjà fait l'expérience de ne pas recevoir ce à quoi ils ont pourtant droit en tant qu'intérimaires.

La moitié des répondants qui ont rencontré des problèmes ont principalement indiqué avoir eu des problèmes avec les salaires ou les indemnités (par exemple, retard de paiement, non-réception de chèques-repas, problèmes avec le pécule de vacances, etc.) ou des problèmes avec le contrat ou les accords (par exemple, erreurs dans le contrat, promesses non tenues, etc.)

En outre, près d'un répondant sur quatre a (également) signalé des problèmes liés à l'allocation des congés, à la maladie ou au bien-être et sécurité au travail. Plus d'une personne interrogée sur cinq a rencontré des difficultés liées à la durée de travail (par exemple, longues heures de travail, non-reconnaissance des heures travaillées, etc.)

Quels problèmes ?

Que propose la FGTB ?

Il est urgent de mettre un terme aux contrats intérimaires successifs de courte durée (contrats journaliers et hebdomadaires).

Ces contrats sont source d'incertitude pour le travailleur intérimaire et entraînent la perte de toutes sortes de droits et d'avantages. Les contrats intérimaires de courte durée entraînent également des coûts qui sont normalement supportés par l'employeur et qui sont répercutés sur la sécurité sociale et donc sur la société. Prenons l'exemple d'un travailleur intérimaire qui tombe malade et n'obtient donc pas de nouveau contrat journalier ou hebdomadaire. Conséquence pour le travailleur intérimaire : des indemnités de maladie moins élevées en tant que chômeur (payées par l'ONSS) au lieu d'un salaire garanti (payé par l'agence d'intérim).

Pour les agences d’intérim, les contrats hebdomadaires sont aujourd'hui la norme. Toutefois, dans de très nombreux cas, cette courte durée ne se justifie pas. En effet, la plupart des travailleurs intérimaires voient leur contrat prolongé de semaine en semaine (sauf en cas de maladie, de congé, etc.). De plus, les agences d'intérim savent très bien que le client-utilisateur a l'intention d’occuper le travailleur intérimaire pour une période bien plus longue qu'une semaine.       

La FGTB veut endiguer la précarité et l'emploi précaire par le biais de contrats intérimaires courts et successifs. C'est pourquoi, tout d'abord, nous souhaitons que les contrats d'intérim soient conclus pour une durée correspondant à la durée réelle de la mission auprès d'un même utilisateur. Nous préconisons également de limiter le nombre de contrats d'intérim à un maximum de 25 par an et par travailleur intérimaire.

Goeffrey Goblet (links) en Ortwin Magnus (rechts)

La parole aux intérimaires

L'enquête de la FGTB Intérim a également permis aux intérimaires participants de partager leur expérience personnelle. Combien de temps ont-ils travaillé en tant qu'intérimaires ? Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné sur le lieu de travail ? Qu'est-ce qui a été promis et qui n'a finalement pas été accordé ?

Plus de 300 intérimaires ont indiqué qu'ils étaient prêts à témoigner dans le cadre de cette étude. Parmi eux, une cinquantaine d'intérimaires ont fait enregistrer leur expérience. Ces histoires font souvent froid dans le dos. Elles vont de la non-récompense d'un travail acharné à des abus flagrants.

Nous en présentons une sélection qui donne une bonne idée des résultats de l'enquête. Car au-delà des chiffres parfois controversés, c'est souvent l'histoire personnelle du travailleur intérimaire qui nous marque et nous dit qu'il est urgent d'agir face à ce carrousel de contrats intérimaires.

J'ai plus au moins 5 ans d'expérience en intérim maintenant. Avant l'intérim, j’ai toujours eu des contrats à durée déterminée et j’envoyais des CV mais souvent sans réponse. Parfois je passe des entretiens, mais on me dit seulement "on va vous rappeler " – puis rien du tout. La seule raison qu’on me donne, c'est "tu es trop gentille". Alors voilà pourquoi je me suis tourné vers l’intérim au lieu de rester sans emploi. Une fois j’ai demandé à mon employeur sur le lieu de travail où j'effectuais mon travail intérimaire si elle pouvait me donner un contrat indéterminé. Elle m’a répondu qu'elle ne peut pas me donner un tel contrat "à cause de son agence d'intérim". Elle ne me donne pas de contrat alors que j’ai fait plus de 4 ans (!) dans le même service. Voilà, la réalité.
Renée
Le premier problème, c'était de me battre tout le temps, mais vraiment tout le temps, contre les contrats étudiants. J'en ai eu marre de me battre, de sans cesse devoir prouver ma valeur... mais les étudiants, eux, ils sont repris à chaque fois car il y a moins de charges pour l'employeur. Le plan impulsion, c'est pour aider l'intérimaire, et non l'employeur, n'est-ce pas ?
Cécile
Après 10 ans d'intérim dans la même (grosse) boîte, il est toujours impossible de négocier un contrat fixe, même un CDD ! Et l’évolution du salaire ? Je ne peux compter que sur l'index !
Francine

Vous souhaitez obtenir plus d'informations sur cette campagne et sur l'enquête de la FGTB Intérim sur l'emploi à long terme avec des contrats intérimaires de courte durée ? Ou vous êtes journaliste et vous souhaitez publier un article sur ce sujet d'actualité ? Lisez le dossier de presse pour tout savoir.

Vous êtes vous-même intérimaire et vous souhaitez en savoir plus sur vos droits en tant que travailleur ? Pour plus d'informations dans un langage compréhensible sur votre statut, votre contrat, votre salaire, votre prime de fin d'année, etc. visitez notre site web principal www.droitsdesinterimaires.be.